Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les enjeux de la Collectivité Territoriale d'Alsace (anciennement Conseil Unique d'Alsace) : des éléments pour débattre. Institutions d'avenir ou illusion collective ? --- Analyses proposées par Mathieu Lavarenne, président du Cercle Républicain 68 Edouard Boeglin et conseiller municipal (indépendant) dans un petit village alsacien. Plus de 22 000 visiteurs uniques en quelques semaines. Blog qui a "fait se dresser les cheveux sur la tête" de Philippe Richert, référencé par France Info.

Conseil d'Alsace - Le flop des réunions pour le "oui"

 

 

Conseil d'Alsace – Consultation du 7 avril

 

Le flop des réunions pour le "oui" 

 

 

(dans le Sud du Haut-Rhin) 

 

 

 

 

J'ai eu l'occasion d'assister à deux réunions publiques pour le "oui", dans le Sundgau : celle d'Illfurth le 15 mars, puis celle de Bisel le 25 mars. Dans les deux cas, le nombre de personnes à la tribune correspondait à une importante proportion de la salle... Et si l'on omet les familles et proches des personnalités présentes, partisans du "oui", mais aussi des opposants curieux et respectueux comme moi, le nombre de citoyens venus pour s'informer était réduit à la portion congrue. Malgré la machine de guerre électorale qui a été mise sur pied, la mobilisation sera laborieuse le 7 avril prochain. Ce qui ne doit pas empêcher les opposants d'aller voter non, puisque le seuil de participation ne concerne que le oui (qui doit réunir 25% des inscrits dans chaque département).

 

 

Richert-Illfurth-oui-15-03-2013.jpgCas 1

"ILLFURTH dit oui"

(comme si tous les habitants de la commune disaient oui : une mainmise qui n'a pas toujours été appréciée...)

vendredi 15 mars 2013, 19h30-22h

(cliquez sur l'image pour agrandir)


Arrivé un peu en retard, je m'attendais à trouver une salle comble et me glisser dans la foule. Plus de 200 chaises étaient installées et, posées sur chacune, un tract pour le "oui". Dans la salle, une quarantaine de personnes (ce sont les chiffres de la "police", enfin les miens ; une soixantaine selon la presse, sans doute en comptant pompiers et tribuns). Si l'on défalque les quelques élus, les amis et familles des tribuns : une dizaine de curieux à proprement parler.

 

Pourtant à la tribune, il y avait du monde, tous pour le "oui" bien entendu (c'est tout de même plus confortable que d'affronter un contradicteur) : le président du Conseil régional Philippe Richert, l'un de ses vice-présidents René Danési, le député Jean-Luc Reitzer, la sénatrice Catherine Troendlé, la conseillère régionale Chrisanthe Camilo, le maire d'Illfurth Helmuth Bihl.

 

Pourtant tous les maires et conseillers municipaux du Sundgau avaient été invités par un courrier arrivé en mairie.

 

L'excuse trouvée par les orateurs mérite d'être soulignée : "nous ne pouvons pas faire le poids face aux nombreuses assemblées générales du Crédit Mutuel qui ont lieu ce soir dans toute l'Alsace" !

 

Est-ce une blague ? Non, c'est répété plusieurs fois au micro par différents intervenants, visiblement mal à l'aise avec le peu de fréquentation.

 

Peut-être même qu'en regardant le programme télé ou les films à l'affiche aux cinémas du coin, on aurait pu trouver d'autres excuses.

 

Pour anecdote, l'nterpellation d'un des tribuns à la fin de la réunion :

- Alors, M. Lavarenne, convaincu ?

- Non, pas vraiment...

- Eh bien moi, si ça ne passe pas cette affaire-là, je m'exile dans le Bade-Wurtemberg !

 

 

Cas 2

"BISEL dit oui" 

lundi 25 mars 2013, 18h-20h30


C'est une date de dernière minute, ajoutée en catastrophe après le flop d'Illfurth. Il faut dire que jusque-là, il n'y avait pas d'autre date plus au sud dans la "tournée du oui", hormis la soirée de clôture à Saint-Louis le 4 avril prochain.

 

Pourtant, le Sundgau est encore bien profond lorsqu'il s'agit de rejoindre la frontière suisse. Il fallait tâcher de combler ce déficit. Philippe Richert a ainsi contacté les conseillers généraux du coin pour trouver une date et une salle. Chose dite, chose faite.

 

Et cette fois-ci, ils étaient encore plus nombreux à la tribune, dans ce petit village situé entre Altkirch et Ferrette : Philippe Richert, René Danési et Chrisanthe Camilo comme précédemment, mais aussi trois autres conseillers généraux, Rémy With, Dominique Dirrig et Alphonse Hartmann, une troisième conseillère générale, Pascale Schmidiger, sans oublier Charles Buttner, président du conseil général du Haut-Rhin, en plus du maire du village. Soit tout de même deux des trois présidents actuels. Tout cela pour une quarantaine de personnes dans la salle.

 

L'excuse du soir ? La réunion s'est déroulée entre 18h et 20h30 : les gens rentraient à peine du travail et c'était l'heure de manger.

 

Quant à l'anecdote du soir, en voici une :

Philippe Richert a dû partir plus tôt pour une autre réunion à Guebwiller le même soir (quel rythme !). Charles Buttner a alors pris la parole : "Je dois reconnaître que Philippe commence à bien le connaître, ce projet. Car ce n'est pas si simple ! (rires dans la salle) Non, je n'ironise pas dans son dos, ne croyez pas cela. Je voterai pour ce projet. Mais je sais que je fais un pari". Le pari, c'est de pouvoir faire ensuite pression sur l'Etat ("le plus archaïque d'Europe") pour obtenir plus que ce que la loi de 2010 autorise, à savoir la fusion à compétences égales. N'oublions pas que le projet qui est joint à la question n'a pas de valeur légale ou contractuelle. Si le "oui" l'emporte, les vraies tractations commenceront seulement. "Il va y avoir un travail phénoménal après le 7 avril". Ferons-nous, électeurs, le pari de la confiance et du chèque en blanc ?

 

 

Dans une bulle...

 

"Que l'on soit pour ou contre le projet, la mobilisation est un échec, c'est inquiétant pour la démocratie, non ?", avais-je fait remarquer à Philippe Richert, dans une discussion libre, en fin de réunion le 15 mars, avec quelques autres personnes. Réponse en substance de l'intéressé : "Mais non, mais non, détrompez-vous ! Pas du tout ! Vous ne pouvez pas savoir combien j'ai vu de personnes depuis le début de la campagne ! C'est un succès, un réel succès !".

 

Le même soir, Philippe Richert avait plaidé pour un "nouveau statut" de l'élu, "comme en Allemagne", avec des "élus professionnels" (parce que "quand on perd un mandat, on est parfois à la rue"), en renforçant largement le rôle des communautés de communes et d'agglomération (forcément au détriment des communes) : proposer de remplacer les élus de proximité par des administratifs et des gestionnaires, au lieu de lutter contre le cumul des mandats, on a connu bien mieux comme programme... Ce sont les idées de politique, de démocratie et de république qui sont en jeu.

 

Et l'on se dit que notre devoir de citoyens est véritablement d'empêcher nos élus actuels de se déconnecter encore plus de la réalité et de s'enfermer dans une bulle.

 

Non pas en s'abstenant, mais en votant "non".

 

Et en continuant d'expliquer à celles ceux qui pensent qu'il y aura des économies et de la simplification, que ce ne sera pas le cas.

 

 

Mathieu Lavarenne

Président du Cercle républicain 68 Edouard Boeglin

Conseiller municipal indépendant

 

 

 

--> Lien vers le blog en général

 

L'analyse des résultats :

infographie-les-resultats-du-referendum

 

--> En Alsace, c’est  « non » ! (où l’on trouvera des éléments d’analyse pour comprendre les résultats du 7 avril 2013 et faire le bilan de la campagne référendaire).

 

 

 

 

D'autres articles sur ce blog :

 

 

--> Après le 7 avril... 

 

--> Dix raisons de voter NON

 

--> La notice d'information "hors la loi" - pour quoi votera-t-on : un projet ou une fusion ?

 

--> Le schéma trompeur de la notice dite d'information

 

--> Le Non (censuré !?) de Bernard Notter, vice-président du Conseil général du Haut-Rhin !

 

--> La prudence avisée des Conseils de développement Mulhouse-Thur-Doller

 

--> Un projet précipité

 

--> Les médias qui protègent le "oui"

 

--> Le flop des réunions pour le "oui"

 

--> Menace sur les communes ! Où est la proximité ?

 

--> Appel au débat contradictoire : où sont les partisans du oui ?

 

--> Rien n'est joué d'avance... : la mobilisation sur internet sera cruciale : pour un non de raison et de prudence

 

--> Le 7 avril : NON, pas l'abstention !

 

--> Point de vue de l'historien Georges Bischoff : "ne pas se tromper d'Alsace" 

 

--> Ils diront non : les arguments de Constant Goerg, Jean Ueberschlag, Gilbert Meyer ou encore Pierre Freyburger

 

--> Conseil d'Alsace : des infographies pour mieux comprendre

 

--> Sondage : le grand malentendu du "Oui"

 

--> Economies, êtes-vous bien là ?

 

--> Oui - Non : deux poids, deux mesures ?!? Lettre ouverte à la présidente de l'Université de Haute Alsace

 

--> Charles Buttner : ni économies, ni simplification, mais plus d'autonomie

 

--> Comprendre les enjeux du seuil de 25% des inscrits

 

--> La question de la suppression des départements et le double langage politique

 

--> La joie des autonomistes

 

--> L'Eurométropole ET le Conseil (pas unique) d'Alsace

 

--> L'oubli de la France !

 

--> Referendum en Alsace : un chèque en blanc ?

 

--> CTA : le flou artistique !

 

--> Pour un débat public et responsable

 

--> Vers la suppression des 25%?

 

--> Comment transmuer le simple en complexe (et vice-versa)

 

--> Le referendum d'initiative locale : mise en perspective.

 

--> La Collectivité Territoriale d'Alsace : LES DOCUMENTS.

 

--> Un Conseil pas Unique du tout : le Conseil Complexifié d'Alsace

 

--> La surenchère régionaliste en Alsace.

 

--> La tentation ethnique des Verts et le soutien du PS.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article