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Les enjeux de la Collectivité Territoriale d'Alsace (anciennement Conseil Unique d'Alsace) : des éléments pour débattre. Institutions d'avenir ou illusion collective ? --- Analyses proposées par Mathieu Lavarenne, président du Cercle Républicain 68 Edouard Boeglin et conseiller municipal (indépendant) dans un petit village alsacien. Plus de 22 000 visiteurs uniques en quelques semaines. Blog qui a "fait se dresser les cheveux sur la tête" de Philippe Richert, référencé par France Info.

Collectivité Territoriale d'Alsace - L'oubli de la France !

Collectivité Territoriale d'Alsace - Referendum du 7 avril

 

 

L'oubli de la France !

 


 

CG68 Pub CTAAvec les deniers publics, le Conseil Général du Haut-Rhin ainsi que celui du Bas-Rhin, et avec eux Charles Buttner et Guy-Dominique Kennel, leurs présidents respectifs, se servent de leurs magazines officiels pour vanter les mérites du projet (bien flou et au conditionnel) de Collectivité Territoriale d'Alsace et pour appeler au vote "oui", sous peine de mettre l'Alsace en panne. Chantage affectif, dans lequel il y a pourtant un grand oubli : la France ! Rien que ça. Hasard, erreur ou symptôme ?

 

En effet, dans le document, ou plutôt la publicité, exposée en quatrième de couverture (en couleur et  sur papier glacé), les mots "Alsace" ou "alsacien(ne)s" apparaissent près d'une quinzaine de fois (c'est tout à fait normal), "Europe" ou "européen" sont cités à deux reprises (c'est compréhensible), en revanche le mot "France" n'apparaît pas une seule fois dans la page entière.

 

Quand on sait que "le spectre de l'autonomisme" rôde au-dessus de cette campagne (c'est le titre d'un article des DNA du 27 janvier 2013), que les mouvements indépendantistes ou autonomistes alsaciens (Unsri Heimet, Unser Land ou encore Alsace d’abord) applaudissent des deux mains et battent la campagne pour le oui au referendum du 7 avril, quand on sait aussi que le PS (indirectement, par ses alliances politiques) et Europe Ecologie (très directement) ont permis l'élection d'indépendantistes et d'autonomistes lors des élections européennes de 2009 et régionales de 2010 (comme l'eurodéputé EELV François Alfonsi, du "Parti de la Nation Corse" ou le député Paul Molac de l'Union Démocratique Bretonne), il faut constater que cette absence est ou bien une erreur (difficilement pardonnable), ou bien un symptôme (très inquiétant).

 

"Le cadre national est un frein"

 

Et quand on met tout cela en regard de propos tenus par des promoteurs de ce projet, cela rend encore plus perplexe. Ainsi de Charles Buttner justement, déclarant lors de ses voeux au département du Haut-Rhin que le Conseil d’Alsace "n’a de sens que s’il peut remplacer l’État dans différentes compétences et si nous avons la capacité de mieux ressembler à nos voisins pour parler de manière convergente avec eux" (DNA du 10 janvier 2013). En clair, cela signifie que l'Assemblée d'Alsace et le Conseil exécutif d'Alsace ont pour vocation à remplacer l'Etat, ce qui n'est plus de la décentralisation, mais de la régionalisation, voire de l'autonomie, chose que même les länders voisins n'ont pas.

 

Le même élu a aussi déjà réclamé pour l'Alsace de pouvoir « signer directement des accords avec les pays voisins, car le cadre national est un frein pour la coopération et l’emploi » (presse du 30 novembre 2011) ou encore, en réunion publique, d'"en finir avec l'idée d'un droit et d'une loi les mêmes pour tous". Dans une telle logique, à quoi seraient destinés code civil, code pénal, ou encore code du travail ? Les citoyens ont du souci à se faire.

 

A l'intérieur du magazine du CG68, qui n'accorde d'ailleurs pas une seule ligne à d'autres points de vue, on trouve encore une double page du même Buttner, vantant les supposés bienfaits du projet : "L'avenir de l'Alsace, le destin du Haut-Rhin doivent s'écrire dans l'espace trinational rhénan", y est-il écrit. Et la France, dans tout ça ? On lui tourne le dos ?

 

En raison de toutes ces dérives, qu'il ne faut pas faire semblant de ne pas voir, le flou artistique inquiétant de ce projet particulièrement complexe (et rédigé en partie au conditionnel !), l'absence de précision dans les compétences qui seraient attribuées à la nouvelle entité, sont inacceptables. Est-il bien raisonnable de signer un chèque en blanc sans garantie ?

 

 

Mathieu Lavarenne

Président du Cercle Républicain 68

Conseiller municipal indépendant

 

NB : Cliquez sur le document pour l'agrandir. Il s'agit de celui du Haut-Rhin. A l'inverse de ce dernier, la version bas-rhinoise ne mentionne pas son homologue, le conseil général du Haut-Rhin. Ceux qui craignent qu'un Conseil d'Alsace bas-rhino-centré dédaigne les affaires haut-rhinoises auraient-ils donc raison ?

 

 

 

 

 

 

--> Sommaire

 

 

L'analyse des résultats :

infographie-les-resultats-du-referendum

 

--> En Alsace, c’est  « non » ! (où l’on trouvera des éléments d’analyse pour comprendre les résultats du 7 avril 2013 et faire le bilan de la campagne référendaire).

 

 

 

 

D'autres articles sur ce blog :

--> Après le 7 avril...   

 

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--> La notice d'information "hors la loi" - pour quoi votera-t-on : un projet ou une fusion ?

 

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--> La Collectivité Territoriale d'Alsace : LES DOCUMENTS.

 

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--> La surenchère régionaliste en Alsace.

 

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B
<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Les protagonistes du Conseil d’Alsace ont déjà réussies une chose…réveiller les vieux<br /> fantômes ! En effet, en lisant certaines interventions dans la presse régionale, les affiches que l’on commence à voir partout, on s’aperçoit qu’un certain autonomisme revient à la surface.<br /> Quelques uns  ne se gênant  pas de falsifier l’histoire en prétendant qu’une majorité d’alsaciens aurait<br /> opté pour que nous restions annexé à l’Allemagne au moment de l’armistice de 1918. RICHERT dans son ouvrage « Passion d'Alsace », qui était son 1er plaidoyer pour la Collectivité<br /> Unique, se réfère explicitement à des projets autonomistes. Ainsi à la page 121 il inscrit le Conseil Unique d'Alsace dans la continuité du projet de disparition des 2 départements déposé à<br /> l'Assemblée nationale en 1934 par 9 députés (Walter, Brogly, Seltz, Brom, Meck, Rossé, Elsaesser, Bilger, Sturmel) parmi lesquels 6 député autonomistes (dont 2 Sturmel et Rossé seront signataires du sinistre manifeste des 3 Epis de 1940 qui soutiendra l'annexion de l'Alsace par le IIIème Reich). <br /> <br /> <br /> L’histoire nous a enseigné que l’autonomisme<br /> s’est toujours construit en collusion avec l’extrême droite engendrant le malheur dans notre pays.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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R
<br /> <br /> Merci. Je vous renvoie à mon nouvel article : "La joie des autonomistes".<br /> <br /> <br /> <br />